Jeux de hasard et d’argent
 

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Le plan ci dessous peut vous servir de guide pour raconter votre histoire, si vous le désirez .
C’est une suggestion, mais tout autre forme est bienvenue !
 

 

Plan du Récit de vie

Homme ou femme : Prénom fictif
Age
Etat civil : marié, divorcé, veuf, célibataire, en concubinage
Emploi

1/Mes débuts dans le jeu
a. La première fois : date
b. Les bons moments
c. Ce qui m’a attiré
d. Le type de jeu et les lieux où j’ai le plus joué

2/Les premières difficultés : comment sont-elles apparues ?
e. Les problèmes relationnels
f. Les problèmes d’argent
g. Les comportements difficiles : mentir, tricher, manipuler, voler, etc..
h. Autres

3/Le déni : lorsque je ne voulais pas admettre mon problème

4/Les conséquences
i. Celles que je voyais
j. Celles qu’on me disait

5/Toucher le fond
k. Quels actes ?
l. Quels ressentis ?

6/Se rétablir
m. Ce que je comprends de mon problème aujourd’hui
n. Ce que j’avais déjà tenté pour en sortir
o. Ce qui marche pour moi

7/. Un petit message d’espoir pour d’autres joueurs…

L'histoire de Patrick, joueur:

J'avais 21 ans quand j’ai mis les pieds au casino pour la première fois, avec des copains. J’ai joué 100 francs à la roulette et j’ai doublé mes gains. Par la suite, j’ai souvent repensé à cet épisode, je crois que si j’avais perdu ce jour-là, ma vie aurait pu être différente.

Puis j’ai démarré une carrière d’assureur et j’ai découvert les fins de mois difficiles. Pour m’aider, mon père m’a remis 100'000 francs, à titre d’avance sur héritage. Cette somme aurait dû me permettre de voir venir confortablement. Au lieu de cela, j’ai pris 3000 francs et je suis parti au casino. Ca été pour moi le début de l’engrenage. J’ai perdu plusieurs milliers de francs et je me suis dit que c’était vraiment trop bête, que je n’avais pas eu de chance et que j’allais me refaire.

En quelques mois, les 100'000 francs de mon père y sont passés. Malheureusement, plusieurs banques ont accepté de me faire crédit, ce qui n’a fait qu’aggraver mes dettes. Je me disais que j’allais m’en sortir et je me suis fait interdire dans les casinos.

Mais je me suis laissé entraîner à aller boire des pots, et c’est là que j’ai commencé à jouer au baggamon et aux cartes. J’ai très vite replongé. J’avais des dettes partout, je signais des chèques en blanc. En 1986, mon père décide de me faire mettre sous curatelle. Même comme ça, j’arrivais à me débrouiller pour trouver de l’argent pour jouer.

Puis les machines à sous sont apparues, dès 1988. A cette époque-là, j’en étais arrivé à voler mes propres clients en encaissant directement le montant de leurs primes d’assurance. A tous, sauf à ma femme, je racontais que j’avais une maîtresse, afin de justifier mes dépenses. Je n’avais plus le moindre scrupule à faire des dettes, ni à salir le nom de ma famille. Ce qu’il y a de terrible, c’est que même après toutes ces années, je continuais à aller jouer en étant persuadé que j’allais gagner.

J’ai commencé à être suivi par un psychiatre, que je roulais dans la farine comme les autres. Ce n’est qu’en 1995 qu’on a commencé à évoquer le nom de maladie. Au début de cette année, j’ai été licencié, je suis parti du domicile conjugal à la demande de ma femme et ça a été le début d’une prise de conscience. A presque 50 ans, je me retrouve dans un studio de 10m2.

Je considère que le jeu a détruit ma vie, celle de ma femme et de mes enfants. J’ai pensé plusieurs fois au suicide et je me dis qu’il aurait été préférable que je me retrouve en prison, au moins, je n’aurais plus pu continuer à jouer »

* Ce témoignage a été publié dans un article du GHI du 30.11.2000


 

 

 
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