LE JEU EXCESSIF

Les problèmes de jeu se développent en plusieurs étapes, progressivement, plus ou moins rapidement selon les personnes.

D'abord, on gagne, parfois même des sommes importantes. Une fois suffit.... Bien entendu, tout le monde est content de gagner. Mais pour certaines personnes, l'événement de gagner produit un tel bien-être qu'elles feront tout pour répéter l'expérience et retrouver cette intense sensation d'euphorie.

Le rétablissement est possible ! Les personnes ayant perdu le contrôle sur le jeu peuvent espérer surmonter leur dépendance, à la condition fondamentale qu'elles reconnaissent elles-mêmes leur problème et soient désireuses de le résoudre.

Définition :

" Lorsque le plaisir de jouer se transforme progressivement en besoin de jouer,
Lorsque le besoin de jouer devient plus fort que la volonté d'arrêter,
Et cela malgré les conséquences négatives pour la personne et son entourage,
On parle de dépendance au jeu, de jeu compulsif, excessif ou encore de jeu pathologique "

Les causes :

Les causes sont sans doute multiples mais l'évolution du joueur et les conséquences de sa dépendance sont très similaires d'un joueur à l'autre.

" Certains chercheurs avancent l'hypothèse d'une cause génétique ou biochimique à l'origine du manque de contrôle chez les personnes souffrants de jeu excessif. D'autres favorisent les facteurs psychologiques comme déclencheurs du comportement de dépendance. Freud évoquait une tendance à l'autopunition. L'image de la réussite et d'un tremplin social est également mentionnée dans les motivations menant au jeu excessif... "

La trajectoire classique :

La phase initiale, la phase gagnante appelée parfois " la chance du débutant ", lorsque la personne qui joue ne comptabilise que ses gains et " oublie " ses pertes. Celles-ci ne provoquent pas encore de difficultés financières. Grâce à l'euphorie, la personne continue à jouer et à augmenter la fréquence de sa participation au jeu.
La phase de perte lorsque la personne joue régulièrement et pense toujours plus souvent au jeu. Elle ne peut pas accepter de perdre et se convainc qu'elle va pouvoir se refaire, puisque la chance va " inévitablement " tourner... Elle attribue ses pertes à des conditions extérieures, à la malchance et les cache à son entourage. Elle mise des sommes de plus en plus importantes et de plus en plus fréquemment. Les difficultés économiques et sociales apparaissent et s'amplifient. Elle ne maîtrise plus l'engrenage et s'enferme dans un cercle vicieux, obsessionnel et compulsif.
La phase de désespoir apparaît lorsque la situation de la personne se dégrade, sur tous les plans : économique, familial, professionnel, social, psychologique, voire physique...Le jeu est devenu une obsession quasi permanente. La personne vit une détresse psychique d'être sous l'emprise de son impulsion pour le jeu, malgré les conséquences toujours plus nombreuses et dramatiques sur l'ensemble de sa vie.

On estime qu'environ 2% de la population adulte est susceptible de développer une dépendance au jeu. Environ 10% des personnes fréquentant les salles de jeu peuvent être considérées comme joueurs excessifs ou pathologique.

Les pièges :

" Les bons souvenirs restent, alors que les mauvais s'effacent ..."La personne qui joue se souvient mieux de ses gains alors qu'elle " oublie " ses pertes : c'est ce que l'on appelle le déni.
L'illusion de contrôle et de maîtrise sur les résultats entraîne des croyances et incite à oublier qu'il s'agit toujours de hasard... La personne se dit : " Je suis en forme donc je vais gagner... ", " Cette machine est ma favorite ! ", " La chance va tourner en ma faveur, je le sens ! " Ces croyances se muent en superstition lorsqu'elles créent l'illusion d'avoir un pouvoir sur les résultats, alors que ceux-ci sont toujours aléatoires ! Par exemple : " Puisque j'ai gagné une fois avec ce numéro, il va me porter chance ! "

Besoin d'aide ?

Parler du problème est déjà un premier pas vers le rétablissement. N'hésitez pas à demander où vous pouvez vous adresser !

Par mesure préventive ou parce que vous souhaitez cesser de fréquenter les casinos, et conformément à la loi suisse sur l'exploitation des maisons de jeu, vous avez la possibilité de demander une interdiction volontaire d'au moins une année pour les casinos suisses et cinq ans pour les casinos français. Le personnel des maisons de jeu peut vous renseigner à ce sujet.