LES PROCHES

Selon les estimations, il y en a environ 12 à 15 personnes affectées, plus ou moins directement et sévèrement, pour une personne dépendante. En Suisse, la dépendance au jeu touche environ
150 000 personnes !

Vivre avec une personne souffrant de jeu excessif est une expérience éprouvante. Le conjoint ou la conjointe, les proches, peuvent se sentir insécurisés, démunis, furieux aussi face à ce problème.

Les comportements d'aide qu'ils tentent d'apporter se font souvent à leur propre détriment : On parle alors de co-dépendance.

Bien que leur but soit d'aider, ils s'épuisent à réparer, à compenser les problèmes du joueur et peuvent, de ce fait, retarder le moment où la personne qui joue devra faire face à la réalité, c'est-à-dire aux conséquences de ses problèmes de jeu.

La co-dépendance génère une souffrance semblable à celle que vit la personne dépendante au jeu : obsessions, compulsions, tentatives de contrôle, déni, perte de ses intérêts et de ses valeurs, ...

Il est important de considérer leur besoin d'écoute et de soutien : il existe des spécialistes pouvant les aider.

 

Quelques différences entre l'aide et la co-dépendance :

AIDE

CO-DEPENDANCE

Avoir des responsabilités envers quelqu'un Se sentir responsable de ce quelqu'un
Respecter ses propres limites Aller au-delà de ses limites
Rester en contact avec ses émotions Ne pas tenir compte de ce que l'on ressent
Connaître et respecter ses besoins Satisfaire les besoins des autres en priorité,s'oublier et se centrer sur les besoins des autres,  être totalement occupé à contrôler les autres
Avoir des activités plaisantes et valorisantes Avoir de la difficulté, voire une impossibilité à réaliser des activités satisfaisantes pour soi-même
Avoir une bonne image de soi N'exister que dans le rapport à l'autre, avoir une image et une estime de soi détériorée
Savoir dire NON ! Accumuler du ressentiment en "acceptant l'inacceptable ! "
Mettre son propre bien-être en premier,avant de chercher à donner de l'aide Donner de l'aide à tout prix, quitte à en tomber malade
Laisser l'autre grandir et faire confiance Agir et faire à la place de l'autre
Se sentir en mesure de lâcher prise Se sentir dans l'obligation de tout contrôler
Accepter ses propres défauts et qualités Etre " perfectionniste " et avoir le sentiment de " ne jamais en faire assez "

Quelques suggestions :

Pour offrir son aide, il est préférable d'être soi-même dans la meilleure forme possible, en étant attentif à nos propres besoins, en les respectant et en les communiquant à l'autre. Nous avons plus de chance d'apporter un soutien adéquat.

La décision de demander de l'aide et de chercher à changer doit venir de la personne elle-même, nos meilleures sollicitations ne pourront pas forcer sa volonté.

Les encouragements par le biais d'attitudes positives sont un réel soutien :

     patience

     authenticité en exprimant ses propres sentiments et besoins

     communication ouverte sur ce que le jeu fait vivre à chacun

     affirmation de ses propres limites

     protection vis à vis de ses enfants et des ressources financières de la famille

     autonomie financière et sociale en préservant des espaces personnels et des activités
       satisfaisantes

Des attitudes susceptibles d'amplifier et aggraver le problème :

     contrôler la personne qui joue

     agir à la place de l'autre

     régler les dettes de l'autre

     menacer ou faire du chantage

     défendre et excuser des comportements inacceptables

     punir ou surveiller l'autre

     se sacrifier pour l'autre en faisant passer ses propres besoins après les contraintes liées au jeu

COMMENT FAIRE POUR AIDER ?

On peut se trouver très désemparé et démuni face à une personne dépendante. La démarche n'est pas facile. Il n'existe pas de recette ou de formule toute faite mais quelques suggestions peuvent vous mettre sur une meilleure piste :

     Distinguez toujours la personne de son comportement

      Exprimez à la personne votre sincère préoccupation pour son bien-être et vos soucis quant à
        ses comportements

     Abordez la question lorsque le moment le plus opportun se présente et que vous pouvez le faire
       en toute discrétion

     Eviter de lui faire la morale et détachez-vous de tout jugement

     Prenez tout le temps nécessaire pour l'écouter

     Respectez ses réactions, même si ce que vous dites la met en colère

     Faites une demande claire et concrète, dites-lui clairement ce que vous attendez d'elle

     N'hésitez pas à demander de l'aide pour vous également si vous en sentez le besoin

     Respectez vos propres limites